10 choses à savoir sur les mutilations génitales féminines
Cet article a été initialement publié en août 2015.
« Le moment est venu pour nous d’éradiquer cette mauvaise pratique et de protéger les droits des filles et des femmes dans notre pays », a déclaré le ministre somalien des affaires féminines lors d’une conférence au début du mois. La mauvaise pratique à laquelle elle faisait référence était la mutilation génitale féminine – des procédures qui altèrent ou causent intentionnellement des dommages aux organes génitaux féminins pour des raisons non médicales.
L’ Organisation mondiale de la santé classe la procédure en quatre types: ils vont de l’ablation partielle ou complète du clitoris à une procédure où les organes génitaux sont cousus fermés (que plus de 60% des femmes en Somalie sont obligées de subir).
Bien que, comme l’a révélé une enquête de l’UNICEF, de nombreuses personnes invoquent des justifications culturelles, sociales et religieuses pour justifier cette pratique, celle-ci est reconnue comme une violation des droits humains depuis 1993. Et pourtant, 3 millions de filles et de femmes sont toujours en danger chaque année. Voici 10 faits supplémentaires sur une pratique que presque toutes les nations se sont engagées à éliminer.
1. La pratique est concentrée dans 29 pays
Les mutilations génitales féminines (MGF) sont répandues dans de grandes parties de l’Afrique et dans certains pays du Moyen-Orient. La Somalie a le taux de prévalence des MGF le plus élevé au monde – 98 % – ce qui rend la pratique presque universelle dans le pays. Bien que l’Égypte ait un taux de prévalence inférieur à 91 %, elle abrite environ 20 % des victimes de MGF dans le monde.
Figure 1 : Taux de prévalence des mutilations génitales féminines
Image : UNICEF
2. Il existe d’énormes variations dans les pays
Dans certaines régions du Sénégal, par exemple, seulement 1 % des femmes ont subi une MGF, alors que dans d’autres, ce chiffre atteint 92 %. Ces énormes différences s’expliquent par la répartition des groupes ethniques et leurs différentes normes culturelles et religieuses.
Figure 2 : Pourcentage de filles et de femmes âgées de 15 à 49 ans ayant subi une MGF au Sénégal, par région
Image : UNICEF
3. Ce n’est pas qu’un problème africain
Aux États-Unis, on estime que 507 000 femmes et filles sont à risque ou ont subi des MGF. En Europe, elle touche environ 680 000 femmes et filles. Cependant, bien qu’il soit interdit, il y a eu très peu de poursuites.
4. Il n’y a aucun avantage pour la santé
Contrairement à la circoncision masculine, les MGF ne présentent aucun avantage pour la santé. En fait, c’est tout le contraire : la procédure comporte de nombreux risques. Les victimes sont plus susceptibles de souffrir d’infections de la vessie et des voies urinaires, et la procédure peut augmenter le risque d’infertilité et de complications lors de l’accouchement.
5. La plupart des filles et des femmes veulent voir la fin de la pratique
Hormis une poignée d’exceptions, la majorité des femmes dans les pays où les MGF sont pratiquées souhaiteraient qu’elles cessent. À l’exception de la République centrafricaine, de l’Ouganda, de la Tanzanie et du Ghana, les jeunes femmes (âgées de 15 à 19 ans) sont plus susceptibles de souhaiter l’éradication des MGF que les femmes plus âgées (âgées de 45 à 49 ans). Les recherches de l’UNICEF ont également révélé un lien étroit entre la capacité des femmes à exercer un contrôle sur leur vie et leur conviction que les MGF doivent cesser.
Figure 3 : Ce que les filles et les femmes (âgées de 15 à 49 ans) pensent des mutilations génitales féminines
Image : UNICEF
6. La plupart des garçons et des hommes sont d’accord
Figure 4 : Ce que les garçons et les hommes (âgés de 15 à 49 ans) pensent des mutilations génitales féminines
Image : UNICEF
7. Les facteurs socio-économiques jouent un rôle dans sa prévalence
Les taux de MGF sont plus faibles parmi les ménages les plus aisés et plus élevés parmi les filles de femmes sans instruction. Il semble également être plus fréquent dans les zones rurales que dans les zones urbaines. Par exemple, les taux de prévalence dans les zones rurales du Kenya sont quatre fois plus élevés que ceux des zones urbaines du pays.
8. Les filles ont tendance à être excisées entre 5 et 14 ans
Dans la moitié des 29 pays où les MGF sont pratiquées, la majorité des filles sont excisées avant l’âge de cinq ans. Il existe deux exceptions notables : la Mauritanie, où en moyenne les filles sont excisées à l’âge d’un mois, et la Guinée Bissau, où près de 20 % des filles subissent l’intervention après l’âge de 15 ans.
9. Des progrès ont été réalisés, mais pas assez
Dans plus de la moitié des 29 pays où la pratique est répandue, le risque qu’une fille soit forcée de subir une MGF a diminué. Dans certains pays, la baisse a été abrupte : au Kenya et en Tanzanie, par exemple, les jeunes filles sont trois fois moins susceptibles d’être victimes que leurs mères. Mais dans de nombreux autres pays, le déclin a été imperceptible ; et dans deux autres – le Burkina Faso et le Yémen – les chiffres ont même augmenté ces dernières années.
Figure 5 : Victimes (âgées de 15 à 49 ans) de mutilations génitales féminines, deux moments dans le temps
Image : UNICEF
10. Mais le monde s’est engagé à faire plus
Chaque année, le 6 février, l’ONU célèbre une Journée internationale de tolérance zéro pour les mutilations génitales féminines, dans le but de «renforcer les campagnes de sensibilisation et de prendre des mesures concrètes contre les mutilations génitales féminines».
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