Griffe du diable (Harpagophytum procumbens) comme traitement de l’arthrose : bilan d’efficacité et d’innocuité
Contexte:
L’arthrose (OA) est un trouble musculo-squelettique très répandu. Le traitement conventionnel (c’est-à-dire l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens-AINS) est associé à des effets indésirables bien documentés. La griffe du diable (Harpagophytum procumbens), un remède à base de plantes traditionnel sud-africain utilisé pour les affections rhumatismales, peut être une option de traitement plus sûre. À ce jour, 14 essais cliniques ont évalué son efficacité dans l’arthrose.
Objectif:
Pour répondre aux deux principales questions importantes pour les cliniciens : (1) la griffe du diable est-elle efficace pour le traitement de l’arthrose, et (2) est-elle sans danger ?
Méthodes :
Une revue de la littérature sur la griffe du diable et l’arthrose de 1966 à 2006 a été réalisée à l’aide de plusieurs bases de données de recherche, monographies et suivi des citations. Les essais pertinents dans toutes les langues ont été identifiés et inclus. La validité interne (c’est-à-dire l’adéquation de la posologie et de la durée du traitement pour cette condition, la notification de la randomisation, les taux d’abandon, la mise en aveugle et l’analyse statistique) et la validité externe (c’est-à-dire les critères d’inclusion/exclusion, les caractéristiques de base des populations étudiées, cadre de l’essai et la pertinence des mesures des résultats des essais) ont été évalués.
Résultats:
Quatorze études ont été identifiées : huit études observationnelles ; 2 essais comparatifs (1 ouvert, l’autre randomisé pour évaluer l’efficacité clinique) ; et 4 essais contrôlés randomisés en double aveugle, contrôlés par placebo pour évaluer l’efficacité. De nombreux essais publiés manquaient de certains critères de qualité méthodologique importants. Cependant, les données des études de meilleure qualité suggèrent que la griffe du diable semble efficace dans la réduction du principal symptôme clinique de la douleur. L’évaluation de la sécurité est limitée par les petites populations généralement évaluées dans les études cliniques. D’après les données actuelles, la griffe du diable semble être associée à un risque mineur (par rapport aux AINS), mais une évaluation plus approfondie à long terme est nécessaire.
Conclusion :
La qualité méthodologique des essais cliniques existants est généralement médiocre, et bien qu’ils apportent un certain soutien, il existe un nombre considérable de mises en garde méthodologiques qui justifient des investigations cliniques supplémentaires. Les preuves cliniques à ce jour ne peuvent pas fournir de réponse définitive aux deux questions posées : (1) Est-ce que ça marche ? Et (2) est-ce sûr ? Un essai définitif de haute qualité qui aborde les améliorations méthodologiques nécessaires notées est nécessaire pour répondre à ces questions cliniques importantes.
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