La combinaison de deux médicaments ou plus p/r à un seul médicament pour soulager la douleur de l’arthrite inflammatoire
Ce résumé d’une revue Cochrane présente ce que nous savons de la recherche sur l’effet d’une combinaison de deux médicaments antidouleurs pour soulager la douleur de l’arthrite inflammatoire (AI).
Nous ne savons pas avec certitude si deux médicaments antidouleurs comme le paracétamol (aussi appelé acétaminophène) (par ex. Panadol® et Tylenol®) avec des anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) ou le paracétamol avec l’aspirine soulagent mieux la douleur qu’un seul médicament, parce qu’une seule étude était disponible dont les preuves étaient de faible qualité. Pour la même raison, nous n’avons pas d’informations précises sur les effets secondaires et les complications.
Qu’est-ce que l’AI, et quels médicaments sont-ils utilisés pour traiter la douleur ?
L’AI est un groupe de maladies qui comprend la polyarthrite rhumatoïde (PR), la spondylarthrite ankylosante (SA), l’arthrite psoriasique (APs) et autres spondylarthrites (SpA). Lorsque vous avez une AI, votre système immunitaire qui combat normalement l’infection, attaque vos articulations. Cela fait gonfler vos articulations et les rend raides et douloureuses. Dans la PR, les petites articulations de vos mains et de vos pieds sont généralement les premières concernées. En revanche, dans la SA, les articulations de la colonne vertébrale sont les plus supportées. L’AP est caractérisée par une inflammation de la peau (le psoriasis) et des articulations et, selon le type de maladie, elle peut affecter les petites articulations des mains et des pieds ou plutôt la colonne vertébrale. Il n’existe à l’heure actuelle aucun remède pour l’IA, donc les traitements ciblés à soulager la douleur et le raideur et à améliorer votre capacité à vous déplacer. Les patients sont d’abord mis dès que possible sous médicaments antirhumatismes modificateurs de la maladie (ARMM) (par ex. méthotrexate, sulfasalazine, hydroxychloroquine et léflunomide) pour essayer de contrôler l’inflammation et prévenir la progression de la maladie. Beaucoup de gens continuent à avoir mal malgré un traitement optimal de la maladie et ont besoin de médicaments spécifiques pour soulager la douleur.
Plusieurs médicaments peuvent être utilisés pour traiter la douleur dans les IA. Le paracétamol/acétaminophène, est utilisé pour soulager la douleur, mais n’affecte pas l’enflure ; les AINS comme l’ibuprofène, le diclofénac et les COX-2 (par ex. le célécoxib), sont utilisés pour réduire la douleur et l’enflure ; et les opioïdes, tels que le Tylenol® qui contient de la codéine, l’hydromorphone (Dilaudid), l’oxycodone (Percocet et Percodan), la morphine et le tramadol sont de puissantes substances antidouleurs. D’autres médicaments ont certaines propriétés antidouleur et peuvent donc être utilisés pour contrôler essentiellement la douleur. C’est le cas de ceux qu’on appelle les neuromodulateurs, comme les antidépresseurs (par ex. fluoxétine, paroxétine et amitriptyline), les anticonvulsivants (par ex. gabapentine et prégabaline) ou les relaxants musculaires (par ex. diazépam). Il n’est pas clair si la combinaison de deux de ces médicaments offre le meilleur traitement et quels médicaments causent le plus d’effets secondaires. Il est connu, par exemple, que de fortes doses de paracétamol/acétaminophène peuvent causer des problèmes à l’estomac, comme des ulcères, et que les AINS peuvent causer des problèmes à l’estomac, aux reins ou au cœur.
Meilleure estimation de ce qui arrive aux personnes souffrant d’AI qui prennent une thérapie combinée contre la douleur
Les preuves sont insuffisantes pour déterminer la valeur ajoutée de la thérapie combinée par rapport à la monothérapie pour les personnes souffrant d’AI. Nous avons inclus 23 études dans cette revue, toutes à risque élevé de biais (c’est à dire ayant de fortes chances de produire des résultats non valides). Vingt-deux des essais portaient sur des patients atteints de PR et une concernait une population mixte (PR et arthrose). Aucune étude ne portait sur des patients souffrants de SA, d’APs ou de SpA. Les études incluses étaient anciennes (toutes sauf une avaient été publiées avant 1990) et les patients n’étaient pas, en général, sous médicaments antirhumatismes modificateurs de la maladie optimale, comme le veut la norme actuelle. Par conséquent, il n’est pas possible de tirer des conclusions sur la valeur ajoutée de la thérapie combinée de la douleur par rapport à la monothérapie, pour les personnes souffrant d’AI. Surtout, il n’existe aucune étude abordant la valeur de la thérapie combinée pour les patients atteints d’AI qui présentent des douleurs persistantes malgré une suppression optimale de la maladie. Des essais bien conçus seront nécessaires pour répondre à cette question.
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